Lorsque sonnent les neuf coups au clocher de l'Hôtel de Ville, nous sommes donc sept courageux du club, Philippe, Paul, Armand, Jean A., Jo, Michel R. et moi, bien habillés pour affronter les températures quasi glaciales, à nous élancer avec le peloton, pas très nombreux en cette 21° édition, pour cette première pédalée de l'année en direction de Marcigny et Saint-Yan.
La traversée de la ville se fait comme d'habitude à allure modérée sous la conduite d'André Paire au guidon de son ancienne bicyclette de facteur. Ensuite, après le pont d'Aiguilly, les coursiers accélèrent, ce qui provoque une cassure, et plusieurs groupes se forment. À l'exception du costaud Armand qui est resté devant avec les premiers, nous roulons tous ensemble jusqu'à Marcigny, accompagnés de quelques cyclos extérieurs au club.
Là, Michel et moi poursuivons notre route tandis que les autres prennent le chemin du retour. Toutefois, à l'approche de Saint-Yan nous apercevons successivement deux cyclos, également vêtus de jaune fluo, qui produisent un effort pour nous rattraper. Nous les laissons alors revenir sur nous avant de tourner en direction de l'Hôpital-le-Mercier et continuons donc à quatre, sur un rythme cyclotouriste.
Ces petites routes en mauvais état de la Saône-et-Loire ont joué un vilain tour à notre quatrième compagnon dont la mini-pompe s'avère insuffisante pour regonfler son pneu après changement de chambre-à-air suite à une crevaison par pincement. Heureusement que l'un des autres a une grande pompe plus efficace. Mais nous ne l'avons pas su tout de suite: quand il s'est arrêté il n'a rien dit, et nous avons alors pensé qu'il allait simplement soulager un besoin naturel, nous l'avons donc attendu quelques mètres plus loin, or comme c'était après une courbe et qu'il se trouvait masqué par une grande haie, nous n'avons pas vu qu'il pompait désespérément tel un shadock! (on croyait qu'il se vidait aussi les boyaux!).
Nous pouvons ensuite repartir avant d'être transformés en glaçons. Par chance le faible brouillard humide du petit matin qui planait sur Roanne n'a pas trop duré et ne s'étendait pas sur toute la campagne, parce que le froid humide est celui qui est le plus pénétrant. La chaussée est même plutôt sèche depuis notre premier passage à Marcigny et nous ne rencontrons aucun secteur verglacé. Il souffle par moments un petit vent très frisquet mais pas encore sibérien, et malgré ces basses températures le contenu de mon bidon reste buvable (ce qui ne sera absolument pas le cas lors de la sortie club du samedi deux jours après).
Nous rentrons par les bords du canal, tranquillement, car pour nous ce n'est pas la course, le but est simplement d'inaugurer la nouvelle année sous le signe du vélo; on aura le temps au printemps d'appuyer plus fort sur les pédales.
Une première sortie de quatre-vingt dix-sept kilomètres dans des conditions atmosphériques pas si mauvaises pour la saison, l'année commence bien.