Ce deuxième séjour cyclotouriste 2011 du club est un peu plus sportif que le premier, avec au programme le «brevet des sept cols ubayens». Pour obtenir ce brevet, il n’est pas nécessaire de gravir à vélo les sept cols dans la même journée comme dans «le Défi des Fondus de l'Ubaye», puisqu’ici c’est sans limitation de temps. Cela permet de n’affronter, comme nos cyclos, que deux cols par jour. La validation des ascensions s’effectue en poinçonnant au sommet (grâce à la pince fixée vers le panneau) la carte ad-hoc que l’on se procure à l’Office de Tourisme de Barcelonnette (04).
| col | altitude | pente moyenne | dénivelé, distance |
| col de Restefond, la Bonette | 2802 m | 6,7% sur 24 km | 1667 mètres, 33 km |
| col de la Cayolle | 2326 m | 4% sur 30 km | 1191 mètres, 30 km |
| col d'Allos | 2250 m | 5,6% sur 20 km | 1115 mètres, 20 km |
| col de Vars | 2109 m | 5,3% sur 15 km | 974 mètres, 31 km |
| Sainte-Anne-la-Condamine | 1830 m | 8,1% sur 6,5 km | 695 mètres, 20,5 km |
| col Saint-Jean | 1333 m | 3,6% sur 12 km | 433 mètres, 33 km |
| col de Pontis | 1301 m | 3,8% sur 13 km | 501 mètres, 34 km |
N.B.:
a) le col de Restefond (altitude 2715 m) est le véritable col, situé 1km en-dessous de la cime de la Bonette, qualifiée de «plus haute route d’Europe» à 2802 mètres
b) le 7° col, le col de Larche (altitude 1948 mètres), désormais interdit aux cyclistes, est officiellement remplacé par la montée à la station de Sainte-Anne-la-Condamine
c) l’altitude de Barcelonnette (point de départ) est de 1135 mètres
J1 : vendredi 26 août 2011
Comme convenu, départ de Roanne dès 6h du matin en direction de Barcelonnette pour arriver vers midi à l'hôtel afin de pouvoir profiter de tout l'après-midi sur place. Guy T. terminant un séjour chez sa belle-maman dans un village situé à cinq kilomètres de la D900 empruntée après Gap, il est récupéré au passage par Armand et Simone, qui sont rejoints à ce moment-là par Michel et Jocelyne. Encore une quarantaine de kilomètres et ils arrivent sous un soleil magnifique à Barcelonnette où, en raison d'un marché à l'entrée de la ville, ils doivent suivre un parcours tortueux pour parvenir à l'auberge du Cheval Blanc. Bernard et Éliane, de même que Lulu et Josiane (deux amis d'Armand) les ont devancés et savent que les chambres seront prêtes pour 12h10. Le temps de quelques embrassades et chacun peut prendre possession de sa chambre. Puis René et Monique arrivent à leur tour.
Le pique-nique se déroule dans le square près de l'église. Les cyclos sont déjà en tenue car ils vont attaquer leur premier col sitôt le repas terminé. En guise de ''hors d'œuvre'' du « brevet des sept cols » ils ont choisi le plat de résistance, le gros morceau : la cime de la Bonette à 2802 mètres d'altitude. À l'issue de leurs longs efforts, ces courageux grimpeurs sont rejoints au sommet, pile-poil pour une photo, par le groupe de randonneurs qui était dans un premier temps parti quant à lui à la découverte de la forteresse de Tournoux.
devant la stèle au sommet de la Bonette à 2802 mètres d'altitude
Très contents de cette entrée en matière brillamment réussie, nos cyclos font halte au début de la descente au carrefour du col de Restefond où est implantée la poinçonneuse pour le compostage obligatoire de leur carton du « brevet des sept cols ». Plus bas, au niveau des casernements, ils doivent slalomer entre les moutons d'un important troupeau, plus bas encore c'est la crevaison en pleine vitesse de Michel, de la roue avant, mais heureusement sans accident à la clef. Comme Armand (qui a randonné aujourd'hui à pied plutôt qu'à vélo) suit le groupe en voiture pour faire quelques clichés, il sort la pompe à pied pour aider à regonfler après la réparation. La sortie s'achève ensuite sans événement majeur jusqu'à Barcelonnette.
Après le rangement des vélos dans le garage et la douche, tout le monde se regroupe devant le bistrot « le Choucas » pour consommations rafraîchissantes et préparation de la journée du lendemain, en attendant le dîner à l'auberge, servi à 19h30 comme tous les jours. Puis en clôture de cette première journée, le groupe assiste en soirée, sur la place principale, aux festivités folkloriques (musique africaine interprétée par des musiciens vigoureux).
J2 : samedi 27 août 2011
Le petit-déjeuner est copieux; tant mieux pour les cyclos dont le menu sportif de cette deuxième journée est consistant : le « circuit des trois cols » avec deux cols comptant pour le brevet : le col de la Cayolle et le col d'Allos, avec pour faire la jonction le col des Champs (alt. 2095 mètres) situé entre les deux, ce qui représente une boucle de 124 km comportant 3200 mètres de dénivelé positif (bon appétit!).
De même pour les cyclistes féminines qui se lancent à leur tour, et dès 9h, à l'assaut de la Bonette. Les difficultés commencent à partir de Jausiers (9 km après Barcelonnette) et ensuite il faut prendre courageusement patience avec des 7%, des 8%, des 9 % qui se suivent sans mollir. Il fait frais mais super beau. Il y a par contre beaucoup de vent et après le col de Restefond, plutôt que de se faire renverser par une bourrasque, elles franchissent les cinq cent derniers mètres à pied. Bravo, cela vaut bien une photo.
les féminines du CSADN cyclo sont elles aussi montées à vélo jusqu'à 2802 mètres
À noter la présence ce samedi d'une foule de motards. Redescente dans un premier temps peu en-desous des casernes de Restefond pour leur pique-nique au bord d'un étang, puis sur Jausiers où elles sont ensuite rejointes par Armand et Lulu au retour de leur via-ferrata.
Car aujourd'hui, les participants au séjour se sont en effet scindés en plusieurs groupes : côté marcheurs les uns en escalade dans une via-ferrata, les autres en randonnée dans les hauteurs de la Bonette, côté cyclos les dames pédalant jusqu'au sommet de la Bonette, et les hommes sur le « circuit des trois cols ».
Justement, à propos de ces derniers, alors qu'ils étaient attendus à l'hôtel aux environs de 17h par leurs camarades, ils téléphonent pour avertir qu'ils ne rentreraient pas avant 19h, parce qu'ils avaient manifestement sous-estimé la difficulté du parcours. Ils sont très éprouvés, pas tant par le kilométrage, mais surtout par le dénivelé et la pente, notamment dans le col des Champs (le troisième, il était de trop!). À leur retour peu avant le repas du soir, ils ont le visage marqué par la fatigue, et le moral un peu fléchissant. Alors que les cyclotes quant à elles, étaient guillerettes et contentes après avoir grimpé avec succès jusqu'en haut de la Bonette.
Et tous ont la surprise de voir arriver leur camarade de club Michel Rougert qui est venu en camping-car les retrouver. Sa convalescence étant terminée et sa reprise du vélo déjà bien entamée, il s'est testé sur l'ascension de la Bonette dans l'après-midi, et roulera avec le club le lendemain.
Passage au « Choucas » pour se rafraîchir et ''refaire le monde'', puis repas du soir.
J3 : dimanche 28 août 2011
Après un petit déjeuner copieux mais standard, tous vont s'équiper pour leurs activités respectives (via-ferrata, randonnée pédestre, ou vélo). En sortant de l'hôtel, ils voient un couple de Canadiens en vélo qui fait les cols des Alpes en famille, avec chacun une petite remorque, l'une pour le matériel, l'autre pour transporter l'enfant, et tout ça avec des vieux vélos en ''ferraille'', ça donne à réfléchir !
Nos cyclos masculins se contentent aujourd'hui de deux petits cols (d'une dizaine de kilomètres et peu élevés) : le col Saint-Jean et le col de Pontis, situés presque face-à-face à côté du lac de Serre-Ponçon. Il y a donc moins d'efforts à fournir, mais il faut d'abord descendre toute la vallée de l'Ubaye (en faux-plat) sur vingt-et-un kilomètres pour les atteindre, et ceci sur une route très fréquentée (la D900), surtout lors de leur retour, ce qui gâche un peu le plaisir de rouler. Total de la sortie : environ 90 km.
Quant à nos deux cyclistes féminines, Simone et Jocelyne, elles font le col de la Cayolle en compagnie de Bernard, tranquillement, pour le plaisir. Ce col restera pour elles un souvenir inoubliable de par la beauté sublime du paysage. Elles en redescendent émerveillées, mais sans se laisser emporter, d'autant plus que Simone s'est rendu compte la veille qu'elle n'avait presque plus de caoutchouc sur ses patins de frein arrière.
De retour à Barcelonnette, Armand et Simone essaient de trouver des patins de freins, mais mission quasi-impossible : c'est dimanche. Toutefois l'Intersport est ouvert pour cause de braderie, mais il n'y a pas de patins. En discutant avec les uns et les autres, voilà que René dit qu'il a changé ses patins récemment, et qu'il a gardé les anciens pas trop usés comme dépannage. Génial, en plus c'est le modèle qui convient. Après un petit bricolage, voilà que le vélo de Simone est de nouveau prêt à affronter les pentes raides descendantes.
Bernard D. et Hélène, qui commencent une semaine de vacances en location dans le village, rejoignent le groupe, et comme ce n'est pas encore l'heure du repas, un passage au « Choucas » s'impose pour se rafraîchir et tuer le temps en bavardant... et en se faisant peur sur la question du pourcentage de la côte montant à Sainte-Anne. Des documents officiels annoncent parait-il 21%, ce qui déprime certains de nos amis.
J4 : lundi 29 août 2011
Le groupe des cyclistes, hommes et femmes unis dans l'effort, part affronter le col de Vars et la montée à Sainte-Anne.
La route pour le col de Vars monte doucement vers Jausiers puis la Condamine-Châtelard, et après le croisement avec la route du col de Larche la pente se précise pour devenir très marquée avant Saint-Paul-en-Ubaye. C'est surtout après Mélezen qu'on accroche les 10% sur 4 km. Les hommes arrivent en premier et s'installent devant les tables de la buvette, arrivent ensuite, Jocelyne, Armand et sa jambe folle (séquelle provisoire d'une chute à motocross fin juin) et Simone toute contente. Il faut bien sûr composter le petit carton souvenir du « brevet des sept cols » avant d'aller boire et pique-niquer.
Avant de redescendre, le groupe demande à des touristes allemands de le photographier devant la pancarte du col. Comme rien ne presse, Armand propose un détour pour voir le pont spectaculaire du Chatelet juste avant Fouillouse. Un point de vue a été aménagé avant d'y arriver, et de là on voit bien la faille étroite sur laquelle il est construit.
La descente, malgré le vent, ramène rapidement les cyclos à la Condamine-Châtelard où se situe le croisement avec la route qui conduit à la station de Sainte-Anne. Il fait chaud, la pente est raide mais raisonnable, sans pourcentages excessifs (un petit coup de 12% ou 13 % mais pas longtemps). Presque à l'arrivée, au niveau d'un virage serré dans un carrefour, une pancarte « Chapelle Sainte-Anne » et « col du Parpaillon » induit en erreur Armand qui prend cette direction jusqu'à la chapelle au moment où le goudron finit, avant de se dire qu'il doit y avoir une erreur. À la chapelle une source abondante délivre de l'eau fraîche et pure, il faut en profiter avant de faire demi-tour pour prendre la bonne route. Les copains sont déjà en haut depuis un moment et lui font une haie d'honneur; c'est gentil. Photo-souvenir après l'ultime compostage du carton, « brevet des sept cols », contrat rempli !
Recherche de bistrot ouvert dans la station, rien, le désert. Un télésiège et trois tire-fesses visibles, ce n'est vraiment pas une grande station.
Quant aux dames, eh bien Jocelyne téléphone pour avertir qu'elles ont renoncé à terminer
l'ascension qu'elles avaient courageusement entreprise en compagnie des hommes, car étant restées aux informations -erronées- de la veille concernant des pourcentages effrayants, elles ont tellement pris peur que cela leur a complètement sapé le moral. Elles attendent donc ces messieurs au bord du bistrot à la Condamine.
Ceux-ci les rejoignent alors, et après avoir consommé, tous retournent ensemble à Barcelonnette où ils retrouvent leurs amis marcheurs ravis de leur randonnée à la Cayolle.
Fin d'après-midi au « Choucas » comme d'habitude, et dernier repas du soir à l'auberge.
J5 : mardi 30 août 2011
C'est la fin du séjour, et en ce dernier jour il y a seulement deux candidats pour une sortie vélo : Dominique qui a loupé la première sortie du vendredi, celle de la Bonette, et Bernard D. qui lui non plus ne veut pas manquer l'occasion de gravir l'un des plus hauts cols d'Europe.
Au programme des autres, un peu de tourisme (visite du cimetière de Barcelonnette avec ses orgueilleux monuments funéraires des familles d'anciens expatriés ayant fait fortune au Mexique), avant soit de poursuivre des vacances ailleurs ou de rentrer à Roanne.
Les bagages sont chargés dans les voitures et les routes se séparent...
Quand on va se retrouver sur les routes de Melay et La Pacaudière, ça va nous faire bizarre après cette semaine lumineuse et ces paysages alpins magnifiques.
